St Geoire, le 8 mai à l'aube

Les mugissements ont légèrement faibli. La bête approche sans doute de sa fin.
Le troupeau, complètement tétanisé, s'est réfugié à l'autre extrémité du champ et contemple, horrifié, l'insoutenable spectacle.

Quelques propos émaillent toutefois le silence désolé :
"Mais comment a-t-elle pu se coincer dans les barbelés ?
- Elle n'aurait pas dû bouger une fois prise...
- Tous ces boyaux .. Beurk !!!
- Elle qui aurait pu donner tant de lait... C'est dommage...
- Et on ne peut rien faire pour elle..."

La réponse à la dernière question sera assez vite donnée. Peu de temps après sa découverte par un propriètaire catastrophé, la génisse sera soulagée définitivement de ses souffrances.

Non loin de là, le héron cendré lève la tête, comme alerté par un bruit suspect...
Ou serait-ce une rumeur encore indéfinissable qui parvient jusqu'à lui ? Il hésite... puis se décide.
La pie entend un "Honk ! Honk!" lointain et, curieuse de savoir ce qui motive cet appel, prend son envol vers les marais.

Suite

Au cours de la nuit du 7 au 8 mai, une génisse affolée s'est éventrée en voulant traverser des fils barbelé. Elle appartenait à un élevage situé à l'est du bois des Fayeux sur la commune de St Geoire en Valdaine dans l'Isère.