Une fois tous les postes pourvus, la réunion s'achève rapidement. Héron
est heureux : ses mérites ont enfin été reconnus. Il est désormais responsable
du contrôle de l'immigration sur toute la région. Les nouveaux venus étant
plutôt rares et ne posant pas de problèmes, le titre est plutôt honorifique,
mais il n'empêche...
C'est d'un vol un peu plus majestueux que d'habitude que Tiburce (puisque
tel est son nom) regagne son marais...
La discussion bat son plein.
Le troupeau s'est regroupé non loin du cadavre ; encore toutes frissonnantes
les bêtes se perdent en lamentations, émettent diverses hypothèses, plus
folles les unes que les autres : "Quand même ! Qui aurait pensé ça ! Hier
elle était pleine de vie et paf ! Morte ce matin... et en plus à moitié
mangée... Mais qui a pu faire ça ? Moi j'ai vu hier un gros chien qui
rôdait... On n'est pas protégées... Il va pas être content not'maître,
lui qui a déjà pas bon caractère... Oh là là qu'est-ce qu'il va pas être
content..."
Effectivement, IL n'est pas content du tout.
Il faut se mettre à sa place : une bête prometteuse tuée, massacrée plutôt,
de manière très mystérieuse... C'est déjà dur la vie d'éleveur, il n'y
a pas besoin de ça.
Et puis, qui a pu commettre un tel acte ?
Plus loin, dans les marais, le grand échassier n'est encore au courant
de rien. Il surveille son domaine, sans d'autres soucis que la recherche
alanguie de nourriture frétillante et l'attente de la visite la pie. Quelle
tête elle va faire en apprenant sa promotion ! Et quelle va être sa surprise
quand elle saura qu'il l'a choisie comme assistant !
Mais elle tarde à venir...
Durant la nuit du 3 au 4 mai, une génisse est attaquée et dévorée par un prédateur dans un pré du lieu dit Le grand Bilieu sur la commune de Bilieu dans l'Isère.